La plaine du Haouz et sa bordure occidentale est limitée par la chaîne atlasique au Sud et l'oued de Tensift au Nord. Elle s'étend d'Est en Ouest. Sur une superficie de 6.000 km², sa largeur moyenne étant de l'ordre de 40 km. Du point de vue géologique, la nappe du Haouz est un bassin de sédimentation d'origine tectonique, dans lequel se sont accumulés au Néogène et au Quaternaire d'importantes formations détritiques issues du démantèlement de la chaîne atlasique au cours de son soulèvement.
La plaien renferme une nappe dont les écoulements souterrains s'établissent dans les alluvions plio-quaternaires et les formations du Néogène dont la puissance globale varie entre 50 et 80 m et peut atteindre localement 120 m. La surface libre de la nappe s'établit en moyenne à 30 m sous le niveau du sol, mais se situe entre 5 à 10 m le long de l'Oued Tensift et peut descendre jusqu'à 80 m le long du piémont de l'Atlas. Dans les zones où l'eau souterraine fait l'objet d'une exploitation intensive, elle s'établit aux environs de 40 à 50 m. Les productivités de la nappe sont généralement bonnes. Elles sont de quelques litres par seconde et peuvent atteindre par endroit 50 l/s ; mais en se rapprochant de la zone piémontaise, elles deviennent de plus en plus faibles.
En ce qui concerne le bilan hydraulique de la nappe : La recharge de la nappe se fait principalement par infiltration des eaux d'irrigation et des eaux de crues le long des oueds atlasiques traversant la plaine, principalement les oueds du N’Fis, de Ghéraya, d’Ourika, du Zat, du R’dat et de Chichaoua. L'écoulement général de la nappe se fait du Sud vers le Nord. Les techniques de mobilisation des ressources en eau ont évolué au cours des temps dans le Haouz. Les traits caractéristiques de cette évolution sont le développement spectaculaire des pompages et la dégradation du patrimoine "khettaras" qui s'est accélérée au cours des deux dernières décennies. effet, le Haouz comptait 567 khettaras à la fin des années soixante dix et actuellement leur existence n'est que symbolique.
En outre, le développement hydro-agricole que connaît la plaine du Haouz et l'exploitation intensive des eaux souterraines qui s'en suit, conjugués aux effets de la sécheresse qui sévit sur la zone depuis les années 1970, ont engendré une baisse du niveau de la nappe. Ainsi, le pompage, jadis d’appoint, est devenu structurel à la suite du développement des superficies irriguées de plus de 100 % durant les 20 dernières années. Il existe actuellement quelques 11.500 stations de pompage dans le Haouz ; ce qui représente une densité de 2,2 par km². L’évolution annuelle est particulièrement soutenue : un taux d’accroissement annuel de près de 5 % sur les années depuis 1986 est observé. A ce rythme, le nombre des stations double pratiquement chaque quinze années.